Das alte Leid
Aus der Bohne und in das Licht
Ein Wesen mich zu gehen drängt
Für die selbe Sache und das alte Leid
Meine Tränen mit Gelächter fängt
Und auf der Matte fault ein junger Leib
Wo das Schicksal seine Puppen lenkt
Für die selbe Sache und das alte Leid
Weiß ich endlich hier wird nichts verschenkt
Aus der Bohne und in das Nichts
Weiß jeder was am Ende bleibt
Dieselbe Sache und das alte Leid
Mich so langsam in den Wahnsinn treibt
Und auf der Matte tobt derselbe Krieg
Mir immer noch das Herz versengt
Dieselbe Sache und das alte Leid
Weiß nur endlich
Ich will ficken
Ficken
Ficken
Ficken
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
Aus der Bohne und in das Licht
Ein Wesen mich zu gehen drängt
Für die selbe Sache und das alte Leid
Meine Tränen mit Gelächter fängt
Und auf der Matte fault ein junger Leib
Wo das Schicksal seine Puppen lenkt
Für die selbe Sache und das alte Leid
Weiß ich endlich
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
Nie mehr
Nie mehr das alte Leid
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Weißes Fleisch
Weißes Fleisch
Du auf dem Schulhof
Ich zum Töten bereit
Und keiner hier weiß
Von meiner Einsamkeit
Rote Striemen auf weißer Haut
Ich tu dir weh
Und du jammerst laut
Jetzt hast du Angst und ich bin soweit
Mein schwarzes Blut versaut dir das Kleid
Dein weißes Fleisch erregt mich so
Ich bin doch nur ein Gigolo
Dein weißes Fleisch erleuchtet mich
Mein schwarzes Blut und dein weißes Fleisch
Ich werd immer geiler von deinem Gekreisch
Der Angstschweiß da auf deiner weißen Stirn
Hagelt in mein krankes Gehirn
Dein weißes Fleisch erregt mich so
Ich bin doch nur ein Gigolo
Mein Vater war genau wie ich
Dein weißes Fleisch erleuchtet mich
Jetzt hast du Angst und ich bin soweit
Mein krankes Dasein nach Erlösung schreit
Dein weißes Fleisch wird mein Schafott
In meinem Himmel gibt es keinen Gott
Dein weißes Fleisch erregt mich so
Ich bin doch nur ein Gigolo
Dein weißes Fleisch erleuchtet mich
Mein Vater war genau wie ich
Dein weißes Fleisch erregt mich so
Ich bin ein trauriger Gigolo
Dein weißes Fleisch erleuchtet mich
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J'ai choisi de faire un commentaire
comparé de « Weißes Fleisch » et « Das alte
Leid » dans la mesure où les textes me semblent très proches,
au niveau de la thématique, et que le premier semble illustrer le
second. Il est encore une fois question chez Rammstein de désir et
de sexe. J'ai l'impression que ce sont les mots que j'utilise le plus
souvent lorsque je fais ces foutus commentaires ! Mais, « il
n'y a que ça qui nous gouverne » comme dirait l'autre (10
points à celui ou celle qui trouve la référence).
De manière générale, l'album
Herzeleid associe sexe,
violence et mort. « Das alte Leid » identifie finalement
les causes de toutes ces « peines de coeur » dont il est
question dans cet opus. Il semble que le désir lubrique est la cause
de tout ce mal, de toute cette peine, il guide l'homme à sa perte.
Ce mal, nul ne peut le vaincre, on ne peut rien contre : « De
la graine vers la lumière / Un être me pousse à aller vers la même
chose, ce mal ancien ». En utilisant ainsi l'image de la
graine, origine de la vie, Lindemann exprime deux choses : le
« mal » dont il est question est présent dès l'origine
de l'homme, dans ses gènes, on ne peut pas s'en détacher, il fait
partie intégrante de notre être ; également ce qui fait
grandir l'homme, c'est cette volonté d'aller vers ce mal. Est ici
exprimé le fait que le sexe, le désir est le moteur de l'homme qui
devient alors un simple « pantin ». Cette fatalité est
exprimée à la fin de ce couplet : « Où le destin nous
mène-t-il […]
/ Vers la même chose, ce mal ancien ». Ainsi, ce « mal », pas encore identifié à ce stade du texte, est à la fois à
l'origine de l'humanité et sa propre destinée.
Cette
notion de fatalité et de destin est mise en valeur dans « Weißes
Fleisch » : « Je ne suis qu'un gigolo / Mon père était
tout comme moi » : ici le narrateur montre bien que le
« mal » qui le pousse au viol, et de manière générale
à la violence est un héritage. Sous entendu ici que le narrateur
est le fruit d'un viol, et que comme son père il engendrera une
descendance par la violence et la souffrance. Cette image montre à
quel point l'homme ne peut faire autre chose que subir cette
souffrance.
Souffrance
et désir sont associés dans les deux textes. Dans « Weißes
Fleisch » le narrateur exprime sa « solitude » et
parle de son « cerveau malade ». On ressent à travers ce
texte que ce qu'il fait est plus fort que lui, qu'il en a besoin pour
vivre, à tel point que le narrateur parle de délivrance :
« Mon être malade crie pour qu'on le délivre / Ta chair
blanche sera ma potence ». Il y a ici quelque chose de
paradoxal. En effet, la douleur devrait être, dans ce texte qui
décrit un viol, associé à la victime, mais ce n'est pas le cas.
Les deux seuls mots de vocabulaire associé à la jeune femme
(d'ailleurs le seule indice qui nous montre qu'il s'agit bien d'une
jeune femme est « ta robe » dans le second couplet) sont
les « cris » et la « peur ». Tous le champ
lexical autour de la douleur et de la mort est associé à
l'agresseur : « Ma solitude », « Mon sang
noir », « cerveau malade », « Mon être
malade crie pour qu'on le délivre / ta chaire blanche sera ma
potence »...
On
retrouve cette même association, souffrance et désir dans « Das
alte Leid ». Le narrateur exprime ici son mal : « Ce
mal ancien / Il prend mes larmes en ricanant ». « Le mal
ancien » le « fait sombrer lentement dans la folie »,
faisant écho au « cerveau malade » dans « Weißes
Fleisch ». Il semblerait également que le vers suivant
« Tandis que pourrit sur la couche un jeune corps » soit
un rappelle de « Weißes Fleisch » d'une part, mais
également de « Do rieschst so gut », et de manière
encore plus explicite à « Wollt ihr das Bett in Flammen
sehen ? ». « Das alte Leid » fait référence
à la première chanson de l'album également ici : « Et
sur la couche la même guerre fait rage ».
« Das
alte Leid » semble d'ailleurs marqué un tournant dans l'album.
Dans les deux premiers couplets de la chanson, Lindemann se contente
de décrire sa souffrance, sans parvenir à 'identifier. La partie
centrale du texte repose sur l'identification de « ce mal » :
« Je veux baiser ». Ainsi le sexe et bien la cause, et la
solution (j'y viendrai plus loin) de tous nos problèmes. Le « Je
le sais enfin » qui précède « Ich will ficken »,
s'il est en réponse au deux premiers couplets, me semble aussi être
en réponse aux trois autres chanson précédemment citées, comme
s'il s'agissait du même narrateur pour pour ces cinq titres. Ainsi,
ce qui le fait souffrir et ce qui le pousse à faire le mal est bien
le sexe.
Comme
souvent (pour ne pas dire toujours) dans l'écriture de Lindemann,
nous avons affaire à un paradoxe. « Weißes Fleisch »
insiste, nous l'avons vu, sur la souffrance du narrateur/agresseur.
Le désir lubrique le pousse à faire mal à la jeune femme (« Je
te fais mal / Et tu cries fort »), toutefois si le sexe est la
source de « ce mal ancien », il en devient aussi, comme
je l'écrivais plus haut, la solution à cette souffrance : « Ta
chair blanche m'illumine ».
Le
sexe est ce qui nous guide, parce qu'avant tout l'homme est un animal
et l'instinct de survie réside dans la volonté de s'assurer une
descendance. Lindemann a beau essayé de réfléchir sur les causes
des souffrances humaines dans « Das alte Leid », les
textes précédemment cités (« Weißes Fleisch », « Du rieschst so gut ») décrivent un comportement animal. La
subtilité analytique dont fait preuve Lindemann lorsqu'il décrit
l'humanité et ses sentiments réside dans ce va et viens (ahah!)
incessant entre une manière rationnelle et littéraire d'exprimer
les peines de l'homme et les images animales et brutales qu'il
utilise pour le faire.
J'interprète
ce paradoxe comme une sorte de mise à distance. Dans la plupart de
mes commentaires j'essaie de montrer comment Lindemann aborde des
sujets sérieux tout en montrant une certaine auto-dérision. Ce
n'est pas vraiment explicite dans ces deux textes, il s'agit ici
d'une interprétation personnelle. Ainsi, il dit que le sexe est le
destin de l'humanité. Que la souffrance ressentie soit réelle, je
n'en doute pas (il suffit d'analyser un peu nos existences pour y
trouver les mêmes problématiques), mais cette volonté absolue de
dire « ce n'est pas ma faute » (20 points supplémentaires
à celui qui trouve cette autre référence) est toute à fait
ironique. En effet, cette chanson semble aussi justifier
l'infidélité : le narrateur dit « ce n'est pas ma
faute », ce n'est pas moi c'est « un être [qui] me
pousse à aller / Vers la même chose, ce mal ancien ».
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