Ich war ganz allein zu Haus
Die Eltern waren beide aus
Da sah ich plötzlich vor mir stehen
Ein Schächtelchen nett anzusehen
Ei - sprach ich - wie schön und fein
Das muss ein trefflich Spielzeug sein
Ich zünde mir ein Hölzchen an
Wie's oft die Mutter hat getan
Immer wenn ich einsam bin
Zieht es mich zum Feuer hin
Warum ist die Sonne rund?
Warum werd ich nicht gesund?
Es greift nach mir ich wehr mich nicht
Springt mir mit Krallen ins Gesicht
Es beißt sich fest es schmerzt mich sehr
Ich spring im Zimmer hin und her
Oh weh, die Flamme fässt das Kleid
Die Jacke brennt es leuchtet weit
Es brennt die Hand es brennt das Haar
Ich brenn am ganzen Leib sogar
Immer wenn ich einsam bin
Zieht es mich zum Feuer hin
Warum ist die Sonne rund?
Warum werd ich nicht gesund?
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Ich bin verbrannt mit Haut und Haar
Verbrannt ist alles ganz und gar
Aus der Asche ganz allein
Steig ich auf zum Sonnenschein
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich, ja
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Hilf mir
Hilf mir
Hilf mir
Hilf mir
Die Eltern waren beide aus
Da sah ich plötzlich vor mir stehen
Ein Schächtelchen nett anzusehen
Ei - sprach ich - wie schön und fein
Das muss ein trefflich Spielzeug sein
Ich zünde mir ein Hölzchen an
Wie's oft die Mutter hat getan
Immer wenn ich einsam bin
Zieht es mich zum Feuer hin
Warum ist die Sonne rund?
Warum werd ich nicht gesund?
Es greift nach mir ich wehr mich nicht
Springt mir mit Krallen ins Gesicht
Es beißt sich fest es schmerzt mich sehr
Ich spring im Zimmer hin und her
Oh weh, die Flamme fässt das Kleid
Die Jacke brennt es leuchtet weit
Es brennt die Hand es brennt das Haar
Ich brenn am ganzen Leib sogar
Immer wenn ich einsam bin
Zieht es mich zum Feuer hin
Warum ist die Sonne rund?
Warum werd ich nicht gesund?
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Hilf mir, hilf mir
Das Feuer liebt mich nicht
Ich bin verbrannt mit Haut und Haar
Verbrannt ist alles ganz und gar
Aus der Asche ganz allein
Steig ich auf zum Sonnenschein
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich, ja
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Das Feuer liebt mich
Das Feuer liebt mich nicht
Hilf mir
Hilf mir
Hilf mir
Hilf mir
« Hilf mir » est
une chanson dont le texte est assez explicite et ne pose pas de
problème particulier. Sa conception est très
représentative de la manière dont Lindemann a écrit
cet album. Ce texte raconte une histoire, presque un conte, et le
narrateur, une jeune fille, nous fait son récit à la
première personne. Malgré cette simplicité apparente, on peut voir à travers ce texte une histoire plus
symbolique.
Le premier niveau de lecture nous
raconte l'histoire d'une jeune fille pyromane; « Chaque
fois que je suis seule / je suis attirée par le feu »,
qui se retrouve « seule à la maison ».
Elle trouve « Cette petite boite si jolie à
regarder » et décide « d’allumer une
allumette ». Le feu est décrit comme un animal qui
« veut [l']attraper [...] / [lui] saute au visage avec ses
griffes / Plante ses dents et [lui] fait mal », la jeune
fille devient une proie consentante, « je ne me défends
pas ». Le feu s'étend rapidement dans la chambre,
puis dans la maison entière, « Tout a brûlé,
complètement ».
Le passage suivant, « Aide-moi,
aide-moi / Le feu ne m'aime pas / Le feu m'aime » souligne
un paradoxe dans ce que ressent la narratrice. Elle a besoin d'aide,
elle considère cette attirance pour le feu comme une maladie.
Elle a également besoin d'aide, qu'on la sauve des flammes,
qu'on la sauve de la mort. Lorsqu'elle dit que le feu ne l'aime pas,
elle fait allusion à la douleur qu'elle ressent. « Le
feu m'aime » est une manière de dire que le feu est
attiré par elle, qu'il a une volonté propre de
s'emparer de son corps. Malgré ses appels à l'aide,
elle va périr par le feu : « J'ai brûlé
de la tête aux pieds / Tout a brûlé, complètement
/ Mais je sors seule de la cendre / Et je monte vers la lumière
du soleil ». Ici, cette ascension vers le soleil symbolise
sa mort.
Ce passage, lorsqu'elle
« monte vers la lumière du soleil » peut
également faire penser au conte d'Andersen, La petite fille
aux allumettes. En effet, cette histoire raconte le sort d'une
pauvre petite fille qui meurt de froid le soir de la saint Sylvestre.
Elle va, pour se réchauffer, allumer les allumettes qu'elle
était sensée vendre dans la journée, mais va
mourir de froid. Dans une dernière vision, sa grand-mère
récemment décédée la prend dans ses bras
et l'emmène vers le ciel. Cette référence à
Andersen ne serait pas impossible, dans la mesure où Rosenrot
rend hommage à certains écrivains comme Goethe et le
frères Grimm avec « Rosenrot ». C'était
déjà le cas à l'époque de Mutter
avec la chanson « Mein Herz brennt » qui
s'inspirait de la nouvelle d'Hoffmann, L'Homme au sable.
On pourrait voir ici une autre inspiration littéraire, pas
allemande mais danoise, qui montre à quel point Lindemann
reste sensible à toute une culture et une multitude de textes
qui l'inspirent.
Au
delà ce cette première narration et de cette référence
littéraire, il me semble que l'on peut faire de ce texte une
autre interprétation. On peut voir le feu comme une métaphore
du désir. En effet, la jeune narratrice est une fille, en âge
où ses parents peuvent la laisser seule à la maison,
« Mes parents étaient tous les deux sortis ».
Les allumettes, ce qui allume le feu, peuvent être vues comme
une image de son sexe, ce « jouet extraordinaire »
qui va allumer le désir, attiser le plaisir. Cette vision du
feu comme image du plaisir féminin, je la justifie par les vers
suivants : « Je vais allumer une allumette / Comme maman
l'a souvent fait ». En effet, je pense que c'est à
dessein que la narratrice fait référence à sa
mère utilisant les allumettes et non à son père.
De plus, elle souligne bien le fait que « Chaque fois
[qu'elle] est seule / [Elle est] attirée par le feu »,
ainsi elle se laisse aller à ce jeu, envahir par le désir
seulement lorsqu'elle est seule, évoquant le tabou qu'il y a
autour de cela. C'est parce que c'est un sujet tabou, dont personne
ne lui a jamais parlé qu'elle se croit malade, « Pourquoi
ne suis-je pas guérie ? ». Dans cette interprétation
le vers « Mon corps entier est en flamme »
prend tout son sens.
Ainsi
le paradoxe de son appel à l'aide, du feu qui l'aime et qui ne
l'aime pas montre ce que la jeune fille peut ressentir lors de la
découverte de son corps et de ces sensations si particulières
et nouvelles. Le plaisir féminin est assez particulier,
provoque une électricité depuis le clitoris qui
s'étend dans toutes les parties du corps. Cette sensation
n'est pas d'emblée agréable. L'opposition « Le
feu ne m'aime pas / Le feu m'aime » peut faire référence
à la découverte et l'apprentissage de ces sensations.
Les appels à l'aide ne sont que l'expression d'un besoin
d'explication et vont de paire avec les deux questions qu'elle répète
: « Pourquoi le soleil est-il rond ? / Pourquoi ne suis-je
pas guérie? ». Elle demande à ce qu'on lui explique
le sens de la vie, le sens de ce qu'elle ressent. Dans cette
interprétation, le dernier couplet prend lui aussi un sens
symbolique. « J'ai brûlé de la tête aux
pieds / tout a brûlé, complètement »
évoque ainsi son premier orgasme. C'est une mort symbolique.
En effet, la petite fille est mort et c'est un autre être, une
jeune femme qui naît; « Mais je sors seule de la
cendre », et qui va s'épanouir complètement,
« Et je monte vers le soleil », naître à
la vie d'adulte.
Une
fois encore Lindemann montre ses incroyables ressources poétiques.
Sous l'aspect d'une narration faisant référence à
un conte populaire, il symbolise l'apprentissage de la vie. Nous
pouvons d'ailleurs souligner le fait qu'exceptionnellement le
narrateur est une narratrice, ce qui montre son observation de la
nature humaine. Et c'est peut-être ici aussi l'expérience
de père qui s'exprime. A-t-il vu ce changement chez ses filles?
Son incapacité en tant qu'homme à comprendre et à
parler de ceci ? Quoi qu'il en soit, Rammstein nous sert une fois de
plus un texte à la fois simple et riche, qui montre un groupe
au sommet de son art.