Mutter
Die Tränen greiser Kinderschar
Sich zieh sie auf ein Weißes Haar
Werf in die Luft die nasse Kette
Und wünsch mir dass ich eine Mutter hätte
Keine Sonne die mir scheint
keine Brust hat Milch geweint
In meiner Kehle steckt ein Schlauch
Hab keinen Nabel auf dem Bauch
Mutter, Mutter
Mutter, Mutter
Ich durfte keine Nippel lecken
Und keine Falte zum verstecken
Niemand gab mir einen Namen
Gezeugt in Hast und ohne Samen
Der Mutter die mich nie geboren
Hab ich heute Nacht geschworen
Ich werd ihr eine Krankheit schenken
Und sie danach im Fluss versenken
Mutter, Mutter
Mutter, Mutter
Mutter, Mutter
Mutter, Mutter
In ihren Lungen wohnt ein Aal
Auf meiner Stirn ein Muttermal
Entferne es mit Messers Kuss
Auch wenn ich daran sterben muss
Mutter, Mutter, Mutter, Mutter
In ihren Lungen wohnt ein Aal
Auf meiner Stirn ein Muttermal
Entferne es mit Messers Kuss
Auch wenn ich verbluten muss
Mutter, oh gib mir Kraft
Mutter, Mutter
Oh gib mir Kraft
Mutter, Mutter
Oh gib mir Kraft
Mutter, Mutter
Oh gib mir Kraft
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Donaukinder
Donau quellt ein Aderlass
Wo Trost und Leid zerfließen
Nichts gutes liegt verborgen nass
In deinen feuchten Wiesen
Keiner weiß was hier geschah
Die Fluten rostig rot
Die Fische waren atemlos
Und alle Schwäne tot
An den Ufern in den Wiesen
Die Tiere wurden krank
Aus den Auen in den Fluß
Trieb abscheulicher Gestank
Wo sind die Kinder
Niemand weiß was hier geschehn
Keiner hat etwas gesehen
Wo sind die Kinder
Niemand hat etwas gesehen
Mütter standen bald am Strom
Und weinten eine Flut
Auf die Felder, durch die Deiche
Stieg das Leid in alle Teiche
Schwarze Fahnen auf der Stadt
Alle Ratten fett und satt
Die Brunnen giftig, aller Ort
Und die Menschen zogen fort
Wo sind die Kinder
Niemand weiß was hier geschehn
Keiner hat etwas gesehen
Wo sind die Kinder
Niemand hat etwas gesehen
Donau quellt ein Aderlass
Wo Trost und Leid zerfließen
Nichts gutes liegt verborgen nass
In deinen feuchten Wiesen
Wo sind die Kinder
Niemand weiß was hier geschehn
Keiner hat etwas gesehen
Wo sind die Kinder
Niemand hat etwas gesehen
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Un autre commentaire comparé :
« Mutter » et « Donaukinder » cette fois-ci.
Autant dire la vérité, l'idée de confronter les deux textes ne
vient pas de moi mais de la page Facebook Donaukinder
sur laquelle était écrit hier soir que les deux chansons se
faisaient écho, « more or less » (soit dit en passant, la
page Donau n'apparait
plus sur Facebook ce matin... Mais absolument AUCUNE raison de
paniquer...). Je sens que cet article va être un peu long, car
j'aimerai dans un premier temps expliquer chacun des deux textes
individuellement avant de les confronter.
Commençons
donc par « Mutter ». Chanson éponyme de l'album sorti en
2001, elle est en son centre, sorte de pilier qui porte la thématique
générale des dix autres chansons. Le narrateur semble adulte, mais
il parle de l'enfant qu'il était, et qu'il est encore. Le premier
vers souligne ce double aspect puisqu'il évoque « Les larmes
d'une bande d'enfants-vieillard » que la narrateur « enfile
sur un cheveu blanc / [il] jette ce cordon humide en l'air ».
L'image semble dire que le narrateur a vieilli, mais qu'il n'a pas pu
grandir, parce qu'il a été abandonné : « J'aurais aimé
avoir une mère », dit-il. La suite de ce premier couplet
s'attarde sur l'idée d'abandon, de solitude, et surtout de manque
d'amour, « Il n'y a aucun soleil qui m'illumine / Aucune
poitrine n'a pleuré de lait pour moi ». Il a manqué de tout
ce qui est nécessaire à l'homme pour être un humain accompli et
sensible, une mère, à la fois nourricière et aimant (les mots du
deuxième couplet évoquent exactement cette même idée : « Je
ne pouvais téter aucun sein / Je n'avais aucun repli pour
m'abriter »). Ainsi, il lui semble qu'il n'est pas humain,
qu'il est le résultat d'une expérience purement scientifique dont
tout sentiment reste absent : « dans ma gorge, il y a un
tube / Je n'ai pas de nombril sur le ventre » et au couplet
suivant il ajoute « Conçu à la hâte et sans semence ».
Ne connaissant pas ses origines, il souffre aussi de ne pas connaître
son identité : « Personne ne m'a donné de nom ». Dans
ce contexte, les répétitions de « Maman » évoquent les
pleurs de l'enfant cherchant désespérément sa mère.
Il
semble que le troisième couplet marque un tournant. Si le début de
la chanson évoque la douleur de ne pas savoir d'où on vient, qui on
est, d'avoir manqué d'affection et d'amour, c'est la haine qui
emprunt la seconde moitié du texte : « À la mère qui ne
m'a jamais fait naître / J'ai juré cette nuit / De la rendre malade
/ Et de la noyer ensuite dans le fleuve ». Reste sous-jacente
ici une idée de révolte adolescente. Noyer la mère peut être ici
une métaphore représentant le besoin de nier ses parents pour
affirmer sa propre identité. Le narrateur enfant n'a beau pas avoir
eu de parents, l'adolescent qu'il est ressent tout de même ce
violent besoin de révolte. Le couplet suivant, répété à deux
reprises, va dans ce sens, mais semble sous-entendre autre chose de
plus. En effet, il semble difficile d'interpréter le vers :
« Dans ses poumons loge une anguille ». Je ne suis pas
sûre de pouvoir bien l'interpréter, je vais donc le faire de
manière subjective, dans le but de pouvoir lier « Mutter »
à « Donaukinder » toute à l'heure. Il semblerait que le
changement qu'il s'opère entre le début du texte et cette deuxième
partie est le fait que le narrateur aurait découvert son identité,
ses origine, il aurait retrouver sa mère. Et ce qu'il a découvert
est inacceptable. L'anguille dans les poumons de la mère représente
pour moi la honte et le pécher : elle a fait quelque chose de
grave que le narrateur aurait préférer ne jamais découvrir. En
effet, maintenant qu'il semble savoir qui est sa mère, « Sur
mon visage, il y a une tache de naissance » (ce qui entre en
totale opposition avec les premiers et deuxièmes couplets « J'
n'ai pas de nombril sur le ventre », etc.), il est encore plus
malade qu'il ne l'était en ne connaissant pas ses origine. Désormais
il voudrait effacer cette identité, « Sur mon visage, il y a
une tache de naissance / Que le baiser du couteau me l'enlève ! »,
à tel point qu'il est prêt à cesser de vivre, « Même si je
dois en mourir ». Alors, ce qu'il a découvert, la raison de
son abandon est une chose des plus terrible peut-être révélée
dans « Donaukinder ». Mais avant d'y venir un dernier mot
sur « Mutter ». Les répétitions de « Maman »
qui au début était les pleurs de l'enfant abandonnée, deviennent
alors de cris de haine, « Maman qu'as-tu fais ! »
semble-il crier. « Oh donne-moi la force » de survivre à
cette infamie, de te tuer...
« Donaukinder »
narre une sombre histoire, où il est question de maladie,
d'épidémie. « Le Danube s'écoule en une hémorragie / Où
réconfort et souffrance se répandent » : le mal dont il
est question est intimement lié au fleuve, et, paradoxalement
(encore une fois!) le fleuve est aussi un « réconfort »
face à ce mal. Pourquoi ? Il faut avancer un peu dans
l'explication, mais nous y reviendrons. Lindemann insiste sur la
description de cette épidémie qui à décimé tout un paysage :
« Les flots rouges comme la rouille / Les poissons étaient
asphyxiés / Et tous les cygnes morts / Sur les berges, dans les près
/ Les animaux tombent malade / […], une horrible puanteur / Se
déversa dans le fleuve ». Ainsi un mal autour du fleuve fait
mourir les être vivant, change l'eau de couleur. Et, là encore, un
paradoxe, puisque à la fois le fleuve être la source de l'épidémie,
mais quelqu'un ou quelque chose aurait « [déversé] » ce
mal dans le fleuve. Quel est ce mal ?
Si
un partie du texte insiste sur la description d'un mal déformant
toute une région, celle du Danube, l'autre partie à pour thématique
principale le secret, le fait de ne pas savoir. Le refrain est
essentiellement constitué autour du secret : « Où sont
les enfants / Personne ne sait ce qui est arrivé ici / Personne n'a
rien vu ». Idée renforcée par le premier vers du deuxième
couplet : « Personne ne sait ce qui s'est passé ici ».
On insiste ici sur le fait que personne ne peut dire ce qui s'est
passé, que personne ne comprend pourquoi tous ces animaux mort, tout
ce paysage détruit. Quant aux enfants, sont-ils morts eux aussi ?
« Personne n''a rien vu ». Pourtant, des personnes
étaient présentes sur la berge : « des mères se tinrent
au bord du fleuve / Et versèrent un flots de larmes ». Les
enfants se seraient-ils noyés dans le Danube ? Revenons au
premier couplet. Plus haut, nous soulignions le fait qu'une épidémie
avait d'abord décimé les êtres vivants au bord du Danube, et que,
paradoxalement, si la maladie semblait venir du fleuve, on y a
déversé le mal dedans. L'interprétation qu'on peut en faire
serait : il y a eu une grave épidémie qui a atteint les
populations humaines et animales de cette régions, tuant les être
les plus faibles, donc les enfants (concernant la nature de la
maladie, j'ai envie de dire peu importe, même se l'évocation des
« rats repus et gras » peut faire penser à la peste).
Tellement le nombre de victime a été grand, les parents n'ont pas
pu donner de sépulture aux morts, ils les ont donc jeté dans le
fleuve. Leur pêcher a peut-être même été plus grand : de
peur de voir les enfants encore en vie atteints pas la maladie, ils
ont préféré les noyer.
Cette
faute grave explique alors toute cette atmosphère de secret qui pèse
autour de ces événements, que l'on ne peut que deviner en négatif.
La vérité est que tout le monde sait ce qu'il s'est passé, la
population est en deuil, « Des drapeaux noirs sur toute la
ville », mais la honte est si grande qu'on n'ose rien dire,
qu'on préfère faire comme si on ne savait pas. Le pêcher est si
grand, la honte si insupportable, que « les hommes partirent »
emportant avec eux le secret. Et seul ce paysage dévasté porte
encore les stigmates du drame.
Quel
lien faire alors entre « Mutter » et « Donaukinder » ?
On pourrait penser que le narrateur s'exprimant dans « Mutter »
est un des enfants du Danube rescapé de l'épidémie et de la
noyade. Orphelin, il cherche à savoir d'où il vient. Il découvre
alors le secret, le drame qui s'est joué sur les berges de Danube.
Ainsi la lecture de « Donaukinder » révèlerait
l'histoire du narrateur de « Mutter », les deux textes,
pouvant être lus et compris de manière indépendante, se font alors
écho. Je me demande alors si nous savons quand est-ce que Lindemann
a écrit « Donaukinder ». Il ne serait pas impossible que
l'écriture de ce texte date de la création de l'album Mutter
et que le texte n'ait finalement pas été retenu. Le groupe a-t-il
peut-être même travailler sur la composition musicale de
« Donaukinder » pendant le période Mutter.
Ce n'est qu'une supposition de ma part, mais le solo de guitare de
cette chanson me rappelle systématiquement celui que l'on trouve
dans « Mein Herz brennt ». De plus, « Donaukinder »
ne se trouve pas au cœur de l'album Liebe
ist für alle da,
mais dans les bonus. Pourquoi, alors qu'il s'agit, selon moi, de l'un
des meilleures chanson de l'album ? Peut-être parce qu'ils
auraient ressorti et retravaillé une vieille démo datant de leur
travail sur Mutter.
Absolument rien ne peut confirmer (ou infirmer) mes dires, c'est une
réflexion personnelle. D'un autre côté, Lindemann aurait très
bien pu écrire les paroles de « Donaukinder » au moment
de composer Liebe
ist für alle da
en référence à Mutter.
Quoi qu'il en soit, et peut-importe les dates d'écriture et de
composition, les deux textes partagent un lien certain.