Warmer Körper
Warmer Körper
Heißes Kreuz
Heißes Kreuz
Falsches Urteil
Falsches Urteil
Kaltes Grab
Kaltes Grab
Auf dem Kreuze lieg ich jetzt
Sie schlagen mir die Nägel ein
Das Feuer wäscht die Seele rein
Und übrig bleibt ein Mundvoll
Asche
Ich komm wieder
Ich komm wieder
In zehn Tagen
Ich komm wieder
Als dein Schatten
Ich komm wieder
Und werd dich jagen
Ich komm wieder
Heimlich werd ich auferstehen
Und du wirst um Gnade flehen
Dann knie ich mich in dein Gesicht
Und steck den Finger in die Asche
Asche
Asche
Asche
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Und Staub zu Staub
Heimlich werd ich auferstehen
Und du wirst um Gnade flehen
Dann knie ich mich in dein Gesicht
Und steck den Finger in die Asche
Zu Asche
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Und Staub zu Staub
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Und Staub zu Staub
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Und Staub zu Staub
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Asche zu Asche
Und Staub zu Staub
Ich komm wieder
Zu Staub (X8)
Ich komm wieder
zu staub (X9)
Le texte de cette chanson est très
représentatif du côté provocateur de Rammstein. En effet,
Lindemann détourne complètement une thématique religieuse. Le
texte évoque très clairement à partir du premier couplet le
Nouveau Testament et le martyr du Christ, « Corps chaud / Croix
brûlante / Faux jugement / Tombeau froid ». Ce n'est pas
l'aspect divin de Jésus qui est mis en avant dans cette première
évocation, mais bien son aspect humain, terrestre. En effet, Les
adjectifs utilisés ici évoquent des sensations extrêmes et
opposées, le « Corps chaud » d'abord accroché à la
« Croix brûlante » puis déposé dans une « Tombeau
froid ». Ces sensations désagréables (la chaleur et le feu
évoquant l'enfer et le froid la mort) sont ici liées à un
sentiment d'injustice, un « Faux jugement ». Référence
au texte biblique, ces deux mots évoquent le procés du Christ et
Pitale qui fait un « mauvais jugement » (Falsches
peut à la fois être traduit par « faux » ou
« mauvais ») et ne reconnais pas le fils de Dieu.
Le second couplet est plus explicite,
puisque nous pouvons nous rendre compte que le narrateur de la scène
est le Christ lui-même évoquant sa crucifixion : « Sur
la croix je suis couché maintenant / Ils m'enfoncent les clous ».
Lindemann continu à mettre l'accent non pas sur le symbole de cette
scène, mais sur l'aspect concret de celle-ci. Lorsqu'il écrit « Le
feu purifie l'âme », je pense qu'il évoque la douleur de ce qui est subit par le narrateur, la phrase prend pour moi le sens de
« La douleur purifie l'âme ». Ceci reste dans
l'évocation traditionnelle du Christ souffrant le martyr et mourant
pour racheter le pécher des hommes. Alors que le Christ est entrain
d'agoniser « il ne reste plus que la bouche pleine de /
Cendres ». C'est à ce moment que le texte prend le contre pied
du message biblique. En effet, il faut ici se demander ce que
représentent ces cendres. Je pense que les cendres dans la
bouche évoquent le ressentiment, la haine et le besoin de vengeance.
Et cette interprétation semble être confirmer dans le couplet
suivant.
L'enseignement principal du Christ et
la ligne de conduite des chrétiens consiste au Pardon. Le Christ est
l'image de la compassion, il considère que l'être humain et
faillible, mais qu'en se repentant il est digne d'accéder au royaume
de Dieu. Un bon chrétien doit faire preuve de compassion, de
repentance et doit être capable de se pardonner lui-même mais
surtout d'accorder le pardon aux autres (pour preuve, l'épisode de
la femme adultère évoqué dans les évangiles : les femmes
adultères étaient condamnées à mort par lapidation. Jésus arrive
au moment où l'une de ces femmes va pour être lapidée, les hommes
sont prêts à lui lancer les pierres qu'il tiennent dans les mains,
et il dit : « Que celui qui n'a jamais pécher lance la
première pierre ». Alors les hommes arrêtent leurs gestes :
nous sommes tous des pécheurs, il faut donc être capable de se
pardonner). Lindemann, dans ce troisième couplet, inverse totalement
le message biblique et appelle à la vengeance : « Je
reviendrai / Dans dix jours / Comme ton ombre / Et je te
poursuivrai ».
La résurrection du Christ n'est pas
ici l'image du personnage prenant sa forme divine, mais il
s'accomplie en tant qu'être humain plein de ressentiments, incapable
de compassion, ni de pardon : « Secrètement je
ressusciterai / Et tu imploreras ma grâce / Alors je me mettrai à
genoux sur ton visage / Et j'enfoncerai mon doigt dans la cendre ».
Ici le mot « cendre » n'a plus le sens figuré qu'il
avait tout à l'heure, mais un sens concret, la cendre est le
résultat de ce qu'on a brulé, détruit, le résultat de la
vengeance. En ce sens « De cendres en cendres / Et de poussière
en poussière » signifie que la haine, la vengeance amènent à
la destruction. Pour Lindemann l'humanité n'est capable que de
détruire, de réduire en « cendres » et en
« poussière ». Cette vision d'une humanité vaine est
reprise à la Bible : « Tu nais poussière, tu redeviendra
poussière ».
L'aspect provocateur de ce texte réside
dans le fait que Rammstein reprend l'histoire des évangiles en
inversant le sens. La Bible dit : nous sommes tous mortels,
voués à la même condition, vivons dans l'amour en pardonnant « à
ceux qui nous ont offensé ». Lindemann dit : nous sommes
tous mortels, voués à la même condition, alors vivons nos passions
jusqu'au bout, réduisons en cendres puisque nous sommes nous-même
voués à cet état.
Référence directe à la religion
« Asche zu Asche » exprime le rejet total de Dieu.
L'expression d'une forme de nihilisme est une thématique récurante
chez Rammstein, notamment dans Herzeleid
et Sehnsucht, je
l'avais déjà montré dans les quelques mots que j'avais écrit sur
« Engel ». Une fois l'existence de Dieu niée, que
reste-t-il comme « opium du peuple » ? Le groupe
devient pour ses admirateurs une divinité, Rammstein, une religion à
suivre (cet aspect est très bien évoqué dans « Ein Lied »
et « Rammlied »).
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