Ja, ja, ja
Ja, ja, ja
Meine Sachen will ich pflegen
Den Rest in Schutt und Asche legen
Zerreißen, zerschmeißen, zerdrücken, zerpflücken
Ich geh am Gartenzaun entlang
Wieder spüre ich diesen Drang
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Nein
Ich nehme eure Siebensachen
Werde sie zunichte machen
Zersägen, zerlegen, nicht fragen, zerschlagen
Und jetzt die Königsdisziplin
Ein Köpfchen von der Puppe ziehen
Verletzen, zerfetzen, zersetzen
Zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Nein
Ich würde gern etwas zerstören
Doch es darf nicht mir gehören
Ich will ein guter Junge sein
Doch das Verlangen holt mich ein
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Nein
Zerreißen, zerschmeißen, zerdrücken, zerpflücken
Zerhauen, und klauen, nicht fragen, zerschlagen
Zerfetzen, verletzen, zerbrennen, dann rennen
Zersägen, zerlegen, zerbrechen, sich rächen
Ah, ja, ja, ah, ja, ja, ah
Er traf ein Mädchen das war blind
Geteiltes Leid und gleichgesinnt
Sah einen Stern vom Himmel gehen
Und wünschte sich Sie könnte sehen
Sie hat die Augen aufgemacht
Verließ ihn noch zur selben Nacht
Le narrateur de cette chanson est en
proie à une véritable « pulsion » destructrice :
« Il faut que je détruise ». Il a besoin pour exister de
« réduire […] en
cendres » / « réduire à néant » les autres et ce
qui leurs appartient. Cette pulsion est beaucoup plus forte que lui
comme le montre l'utilisation du verbe « devoir », et
rythme son existence : « Je ressens à nouveau cette
pulsion ». Cette notion de pulsion rythmant l'existence du
narrateur est mise en valeur par l'énumération de verbes évoquant
le destruction.
Cette
énumération de verbes souligne le côté obsessionnel du
personnage. On trouve une vingtaine de termes différents pour
évoquer la destruction : « Déchirer, balancer, écraser,
déchiqueter / […] / Scier, démonter, ne pas demander, casser /
[…] / Blesser, lacérer, démantibuler / […] / Déchirer,
balancer, écraser, démolir / Cogner, et faucher, ne pas demander,
casser / Mettre en lambeaux, décomposer, brûler, puis courir /
Scier, découper, casser, se venger ». La multiplication de ces
synonymes a pour but de faire ressentir la folie du narrateur, dont
l'esprit est sans cesse tourné vers ce besoin de d'anéantissement.
La
chanson décrit véritablement la maladie mentale, une crise
névrotique qui atteint son paroxysme dans l'avant dernier couplet.
J'utilise le mot «névrotique» à dessein. Le narrateur est
véritablement atteint d'une névrose. Le texte donne l'impression
qu'il a été bridé toute son enfance, que toute cette violence est
restée contenue en lui pendant trop longtemps et que désormais cela
le dépasse. Un certain nombre de mots évoquent l'enfance :
« Arracher le tête des poupées » - « Je veux être
un bon garçon / Pourtant l'envie me rattrape ». Cette idée de
névrose est soulignée par l'aspect sexuel de se besoin de
détruire : le plaisir sexuel est souligné par la répétition
des « Ja » qui deviennent véritablement orgasmiques dans
l'avant dernier couplet (ceci souligné par la musique).
Au
delà de cette crise de folie, le dernier couplet donne à la chanson
l'aspect d'un conte, presque d'une légende. Cette aspect est mis en
valeur par le changement de point de vue de narration : on passe
d'un point de vue interne au personnage (qui s'exprime à la première
personne) à une narration externe (à la troisième personne) ;
ainsi que par le changement de temps (on passe du présent au passé).
L'apaisement, souligné par un changement radical dans la musique et
la voix de Lindemann, évoque l'avenir du personnage qui semble avoir
atteint une certaine tranquillité d'esprit. « Il rencontra une
jeune fille qui était aveugle / Partageant sa souffrance et pensant
de même » : le personnage connais enfin l'amour et semble
ressentir une sorte de compréhension profonde et apaisante. Pour la
première fois de sa vie, il va alors souhaiter le bonheur d'autrui,
de cette jeune femme : « Il vit une étoile traverser le
ciel / Et fit le vœu qu'elle puisse voir ». Dans une fin
ironique (comme Lindemann les aime), le seul geste altruiste que le
personnage accomplira dans sa vie se retournera contre lui et
l'apaisement ne sera que de courte durée : « Elle a
ouvert les yeux / Et l'a quitté la même nuit ». On comprend
alors que ce qui aurait pu complètement guérir le personnage le
fera sombré complètement dans la folie.
« Zerstören »
est très représentative de l'album Rosenrot
qui est presque composé comme un recueil d'histoires, des narrations
décrivant à quel point le rapport à l'autre peut être toxique.
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