lundi 25 novembre 2013

"Zerstören" - Rosenrot

Ja, ja, ja
Ja, ja, ja

Meine Sachen will ich pflegen
Den Rest in Schutt und Asche legen
Zerreißen, zerschmeißen, zerdrücken, zerpflücken
Ich geh am Gartenzaun entlang
Wieder spüre ich diesen Drang

Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Nein

Ich nehme eure Siebensachen
Werde sie zunichte machen
Zersägen, zerlegen, nicht fragen, zerschlagen
Und jetzt die Königsdisziplin
Ein Köpfchen von der Puppe ziehen
Verletzen, zerfetzen, zersetzen

Zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Nein

Ich würde gern etwas zerstören
Doch es darf nicht mir gehören
Ich will ein guter Junge sein
Doch das Verlangen holt mich ein

Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Ich muß zerstören - ja, ja, ja
Doch es darf nicht mir gehören
Nein

Zerreißen, zerschmeißen, zerdrücken, zerpflücken
Zerhauen, und klauen, nicht fragen, zerschlagen
Zerfetzen, verletzen, zerbrennen, dann rennen
Zersägen, zerlegen, zerbrechen, sich rächen
Ah, ja, ja, ah, ja, ja, ah

Er traf ein Mädchen das war blind
Geteiltes Leid und gleichgesinnt
Sah einen Stern vom Himmel gehen
Und wünschte sich Sie könnte sehen
Sie hat die Augen aufgemacht
Verließ ihn noch zur selben Nacht



Le narrateur de cette chanson est en proie à une véritable « pulsion » destructrice : « Il faut que je détruise ». Il a besoin pour exister de « réduire […] en cendres » / « réduire à néant » les autres et ce qui leurs appartient. Cette pulsion est beaucoup plus forte que lui comme le montre l'utilisation du verbe « devoir », et rythme son existence : « Je ressens à nouveau cette pulsion ». Cette notion de pulsion rythmant l'existence du narrateur est mise en valeur par l'énumération de verbes évoquant le destruction.

Cette énumération de verbes souligne le côté obsessionnel du personnage. On trouve une vingtaine de termes différents pour évoquer la destruction : « Déchirer, balancer, écraser, déchiqueter / […] / Scier, démonter, ne pas demander, casser / […] / Blesser, lacérer, démantibuler / […] / Déchirer, balancer, écraser, démolir / Cogner, et faucher, ne pas demander, casser / Mettre en lambeaux, décomposer, brûler, puis courir / Scier, découper, casser, se venger ». La multiplication de ces synonymes a pour but de faire ressentir la folie du narrateur, dont l'esprit est sans cesse tourné vers ce besoin de d'anéantissement.

La chanson décrit véritablement la maladie mentale, une crise névrotique qui atteint son paroxysme dans l'avant dernier couplet. J'utilise le mot «névrotique» à dessein. Le narrateur est véritablement atteint d'une névrose. Le texte donne l'impression qu'il a été bridé toute son enfance, que toute cette violence est restée contenue en lui pendant trop longtemps et que désormais cela le dépasse. Un certain nombre de mots évoquent l'enfance : « Arracher le tête des poupées » - « Je veux être un bon garçon / Pourtant l'envie me rattrape ». Cette idée de névrose est soulignée par l'aspect sexuel de se besoin de détruire : le plaisir sexuel est souligné par la répétition des « Ja » qui deviennent véritablement orgasmiques dans l'avant dernier couplet (ceci souligné par la musique).

Au delà de cette crise de folie, le dernier couplet donne à la chanson l'aspect d'un conte, presque d'une légende. Cette aspect est mis en valeur par le changement de point de vue de narration : on passe d'un point de vue interne au personnage (qui s'exprime à la première personne) à une narration externe (à la troisième personne) ; ainsi que par le changement de temps (on passe du présent au passé). L'apaisement, souligné par un changement radical dans la musique et la voix de Lindemann, évoque l'avenir du personnage qui semble avoir atteint une certaine tranquillité d'esprit. « Il rencontra une jeune fille qui était aveugle / Partageant sa souffrance et pensant de même » : le personnage connais enfin l'amour et semble ressentir une sorte de compréhension profonde et apaisante. Pour la première fois de sa vie, il va alors souhaiter le bonheur d'autrui, de cette jeune femme : « Il vit une étoile traverser le ciel / Et fit le vœu qu'elle puisse voir ». Dans une fin ironique (comme Lindemann les aime), le seul geste altruiste que le personnage accomplira dans sa vie se retournera contre lui et l'apaisement ne sera que de courte durée : « Elle a ouvert les yeux / Et l'a quitté la même nuit ». On comprend alors que ce qui aurait pu complètement guérir le personnage le fera sombré complètement dans la folie.

« Zerstören » est très représentative de l'album Rosenrot qui est presque composé comme un recueil d'histoires, des narrations décrivant à quel point le rapport à l'autre peut être toxique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire