Die Liebe ist ein wildes Tier
Sie atmet dich sie sucht nach dir
Nistet auf gebrochenen Herzen
Geht auf Jagt bei Kuss und Kerzen
Saugt sich fest an deinen Lippen
Gräbt sich Gänge durch die Rippen
Lässt sich fallen weich wie Schnee
Erst wird es heiß dann kalt am Ende tut es weh
Amour Amour
Alle wollen nur dich zähmen
Amour Amour am Ende
Gefangen zwischen deinen Zähnen
Die Liebe ist ein wildes Tier
Sie beißt und kratzt und tritt nach mir
Hält mich mit tausend Armen fest
Zerrt mich in ihr Liebesnest
Frisst mich auf mit Haut und Haar
Und würgt mich wieder aus nach Tag und Jahr
Lässt sich fallen weich wie Schnee
Erst wird es heiß dann kalt am Ende tut es weh
Amour Amour
Alle wollen nur dich zähmen
Amour Amour am Ende
Gefangen zwischen deinen Zähnen
Die Liebe ist ein wildes Tier
Sie atmet dich sie sucht nach dir
Nistet auf gebrochenen Herzen
Geht auf Jagt bei Kuss und Kerzen
Frisst mich auf mit Haut und Haar
Und würgt mich wieder aus nach Tag und Jahr
Lässt sich fallen weich wie Schnee
Erst wird es heiß dann kalt am Ende tut es weh
Amour Amour
Alle wollen nur dich zähmen
Amour Amour am Ende
Gefangen zwischen deinen Zähnen
Die Liebe ist ein wildes Tier
In die Falle gehst du ihr
In die Augen starrt sie dir
Verzaubert wenn ihr Blick dich trifft
Die Liebe ist ein wildes Tier
In die Falle gehst du ihr
In die Augen starrt sie dir
Verzaubert wenn ihr Blick dich trifft
Bitte bitte gib mir Gift
Bitte bitte gib mir Gift
Bitte bitte gib mir Gift
Bitte bitte gib mir Gift
Avec ce texte Lindemann aborde l'un de
ses sujets de prédilection : l'amour et les peines qu'il nous
cause. Toutefois, il ne se contente pas de décrire une énième
peine de cœur, mais il semble avoir gagné une certaine maturité.
En effet, l'Amour est personnifié sous les traits d'un « bête
sauvage ». Cette capacité à la métaphore est la preuve d'une
véritable maturité dans l'écriture et d'un recul prit par rapport
au vécu et aux sentiments éprouvés.
Est présente ici une image chère à
Lindemann, l'assimilation des sentiments et de la relation amoureuse
à l'idée de traque. Toutefois, ce n'est pas la narration d'une
séduction (comme c'est le cas dans « Du riechst so gut »
ou « Waidmanns Heil »), mais la description de la manière
dont on s'éprend. Nous, auditeurs, et narrateur, sommes la proie de
l'Amour qui « Part en chasse autour de baisers et de bougies »
et que nous voulons absolument « dompter ».
Malheureusement, nous finissons « capturés entre [ses]
dents ».
Cette
« bête sauvage » sait se faire douce et agréable pour
mieux nous toucher puisqu'elle « Dépose des baisers comme des
ventouses sur tes lèvres / Creuse des couloirs à travers tes côtes
/ Se laisse tomber douce comme la neige / D'abord, ça devient
brûlant, puis froid, à la fin ça fait mal ». C'est avec
beaucoup de justesse que Lindemann décrit l'évolution du sentiment
qui laisse d'abord une douce sensation mais qui fini par nous blesser
parce qu'il s'immisce dans tout notre être, toute notre âme. Les
deux premiers couplets témoignent de cette évolution : le
vocabulaire du premier couplet évoque des choses agréables, les
« baisers », les « bougies » même si on
ressent un certain malaise (« cœur brisé »), la
« bête » se contente de « te [respirer], te
[poursuivre] ». Dans un deuxième temps, l'Amour se fait
violent et torture le narrateur : « Elle mord, me griffe
et me donne des cours de pieds / Me tient avec mille bras / Me traîne
dans son nid d'amour / Me bouffe corps et âme / Me vomit après un
jour ou une année ». On reconnaît ici l'aspect viscéral de
l'écriture de Lindemann qui va jusqu'à décrire la digestion de
cette bête, qui nous rabaisse plus bas que terre, nous réduit à de
la simple nourriture.
La
métaphore qui assimile l'amour à une « bête sauvage »
est présente jusque dans les sonorités du texte avec des
allitérations en R (que Lindemann fait particulièrement bien
ressortir dans son chant) qui laissent entendre la respiration et le
grognement de la créature en chasse. Ces sonorités se font
d'ailleurs trainantes et réalistes sur le fin de chaque vers :
« Tier », « nach dir », « Herzen »,
« Kerzen », « Amour », « nach mir »,
« Haar », « Jahr », etc.
« Amour »
est une chanson au texte très riche. En plus de cette description, à
la fois juste et imagée, de ce qui constitue la plus grande partie
des vies humaines, le texte propose un jeu de miroir entre les
pronoms « je » et « tu ». Au cours du premier
couplet c'est le « tu » qui est à l'honneur, le
narrateur s'adresse directement à l'auditeur, l'incluant
explicitement dans son discours, rappelant ainsi qu'il décrit un
sort commun à toute l'Humanité. Dans le second couplet le narrateur
s'exprime à la première personne exprimant ainsi les douleurs
profondes que cause l'amour dans nos cœurs et nos âmes. Ce
glissement entre les deux couplets représente les deux personnes qui
s'aiment et se rapprochent. Le troisième couplet, mélange entre les
deux premier (alterne donc le « tu » puis le « je »)
est sans doute l'image de l'union, l'entremêlement des deux êtres,
jusqu'au déchirement final, puisque la phrase finale, répétée à
quatre reprises, est un véritable appel à l'aide : « S'il
te plaît, s'il te plaît, donne-moi du poison ». Ainsi nous
sommes les proies, les prisonniers de l'Amour et la seule délivrance
possible face aux souffrances de cet enlèvement et de ces tortures
est la mort.
Marqué
par les grandes thématiques chères à Lindemann, Sentiments –
Violence, « Amour » est bien le texte de la maturité. La
mise à distances des Peines de cœurs dans la
capacité à les métaphoriser, et une maîtrise de l'écriture
poétique dans ce qu'elle a de plus complet (les images produites et
la composition même du texte) font de ce texte un des plus aboutis
(selon moi) de Rammstein.
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