Eins, zwei, drei, vier, fünf, sechs, sieben, acht, neun, aus
Alle warten auf das Licht
Fürchtet euch fürchtet euch nicht
Die Sonne scheint mir aus den Augen
Sie wird heut Nacht nicht untergehen
Und die Welt zählt laut bis zehn
Eins, hier kommt die Sonne
Zwei, hier kommt die Sonne
Drei, sie ist der hellste Stern von allen
Vier, hier kommt die Sonne
Die Sonne scheint mir aus den Händen
Kann verbrennen kann euch blenden
Wenn sie aus den Fäusten bricht
Legt sich heiß auf das Gesicht
Sie wird heut Nacht nicht untergehen
Und die Welt zählt laut bis zehn
Eins, hier kommt die Sonne
Zwei, hier kommt die Sonne
Drei, sie ist der hellste Stern von allen
Vier, hier kommt die Sonne
Fünf, hier kommt die Sonne
Sechs, hier kommt die Sonne
Sieben, sie ist der hellste Stern von allen
Acht, neun, hier kommt die Sonne
Die Sonne scheint mir aus den Händen
Kann verbrennen kann dich blenden
Wenn sie aus den Fäusten bricht
Legt sich heiß auf dein Gesicht
Legt sich schmerzend auf die Brust
Das Gleichgewicht wird zum Verlust
Lässt dich hart zu Boden gehen
Und die Welt zählt laut bis zehn
Eins, hier kommt die Sonne
Zwei, hier kommt die Sonne
Drei, sie ist der hellste Stern von allen
Vier, und wird nie vom Himmel fallen
Fünf, hier kommt die Sonne
Sechs, hier kommt die Sonne
Sieben, sie ist der hellste Stern von allen
Acht, neun, hier kommt die Sonne
« Sonne » est
l'une des chansons de Rammstein qui possède une multitude
d'interprétations, et c'est là sa force et sa beauté.
Au sens propre, Lindemann
rend hommage à un boxeur, Vitali Klitschko : ainsi le décompte
du début, puis pendant le refrain, est une évocation directe du
match de boxe avec le « aus » (« K.-O. ») qui
met fin au combat. Ainsi le « Soleil » est l'image
utilisée pour évoquer la figure du boxeur, et en ce sens on peut
comprendre le reste du texte dans un sens concret. « Quand il
se pose sur tes poings
/ Il s'étale sur ton visage et le brûle /
Il ne se couchera pas ce soir » : ici le « Soleil »
évoque le puissance des coups donnés par le boxeur, qui, aussi
puissant que le soleil, il ne se couchera pas, il ne perdra pas le
combat « ce soir ». On remarque un progression dans le
texte qui est à l'image du déroulement du combat, si d'abord le
narrateur nous dit que le boxeur ne se « couchera pas »,
des deux combattants l'un doit renoncer : « Tu te laisses
tomber lourdement au sol / Et le monde compte jusqu'à dix ».
Au delà de ce sens
originel, qui est l'intention première du groupe, le texte a un sens
symbolique très profond, qui n'est d'ailleurs peut-être pas
intentionnel mais qui mérite d'être soulevé.
Cette chason signifie que
tout le monde possède un Soleil (ainsi l'astre prend un sens
métaphorique plus étendu que celui de l'image du boxeur) : un
amour, une passion, une drogue, etc. Ce Soleil nous éclaire, « Alle
warten auf das Licht », il est nécessaire à notre existence,
pourtant dès le deuxième vers « Fürchtet euch », est
présenté son aspect dangereux, on risque de se brûler.
La chanson parle de cette
dernière étape où ce qui nous a fait du bien commence à nous
ronger : « Die Sonne scheint mir aus den Händen / Kann
verbrennen kann euch blenden / Wenn sie aus den / Fäusten bricht /
Legt sich heiß auf das Gesicht ».
Au delà de cette
première interprétation, je vois derrière ce texte une sorte de
vision apocalyptique (dans le sens biblique du terme, mais pas
seulement). Le narrateur nous dit que tout le monde compte à voix
haute jusqu'à dix (« Und die Welt zählt laut bis zehn »),
ainsi le Soleil de chacun devient celui de tous, et nous devons nous
résoudre à la fin. « L'étoile la plus brillante »
embrase l'univers et met un terme à notre monde.
Symboliquement le Soleil
peut être l'astre lui même qui finira par brûler notre planète,
mais c'est aussi l'image de Dieu (du Dieu chrétien qui trônera lors
du jugement dernier, par exemple) qui a créé et qui détruira le
monde. À vous de choisir votre interprétation. Plus largement, que
l'on choisisse l'interprétation divine ou scientifique, le sens du
texte est le même dans les deux cas : rappelez vous que ce que vous
aimé peut finir pas vous blesser, rappelez vous que vous n'êtes
rien face à une puissance plus grande (le Soleil ou Dieu). Plus
généralement, je vois ce texte comme une description de la vanité
humaine, du memento mori.
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